Continuer sur le chemin de la peur, ou bien choisir celui de la motivation au changement, c’est l’ambitieux projet du 3 IN 1.
J’avais eu envie de leur faire plaisir. Après leur sieste, je leur avais proposé un gouter en forêt, sur un bout de rocher calme et dominant, un endroit charmant qui donne vite l’impression à chacun d’être de bons escaladeurs et de grands aventuriers. Je prépare des jus de fruits pour Florine et Romain, ainsi que des biscuits et même quelques crêpes.
Au réveil, ils sont excités et partants. Il fait beau, le sac est prêt, quelques kilomètres en voiture et nous commençons notre excursion à travers bois.
Gordon Stoke, Candace Calaway et Daniel Whiteside nous ont fourni des outils essentiels pour comprendre ce qu’il se passe dans notre histoire. Des outils aussi importants que la boussole, les cartes, et une solide paire de chaussures, nécessaires pour quiconque souhaite se repérer et randonner. Ici, on les appellera Baromètre du comportement, traits Structure/Fonction et Récession d’âge.
Nous poursuivons notre chemin, marchant gaiement à travers la forêt. Les feuilles nouvelles du mois de mai sont d’un joli vert plein d’espoir. Ma nièce Florine, tout juste 6 ans me tient la main, Romain, d’un an plus âgé suit derrière. Parfois une petite question trahie leur inquiétude « mais tu connais par ici tonton ? » « On va pas se perdre ? » Il y a des croisements, des fourches, des bifurcations, des raccourcis, on peut vite avoir la sensation de se perdre. « ouiii, je connais bien, je suis souvent venu par ici ». Je marche en confiance, je les prends dans mes bras quand une branche ou une ronce nous gêne, je leur montre les quelques secrets que je connais ici. « On est une équipe, on reste ensemble, uni pour l’aventure ! »
Pour les auteurs du 3 IN 1, si le 3 représente les 3 outils décrits précédemment, le 1 quant à lui est l’unité, l’unicité, l’individu unique, l’unique autorité, source du mieux-être.
Je suis dans ces pensées lorsque nous traversons comme une petite clairière, un espace de moins d’arbres. Le ciel est d’un beau bleu frais de printemps, je marche le nez en l’air, quand j’entends fureter sur ma gauche. Nous avons tous marqué un arrêt, subitement, comme si notre mémoire ancestrale nous mettait sur nos gardes, des millénaires d’apprentissage enregistrés dans nos cellules. Le bruit dans le sous-bois se déplaçait rapidement, et soudain devant nous le sanglier est apparu. Il avançait rapide, le nez au sol, Florine s’est cachée derrière moi et Romain s’est vite agrippé à mon bras pour grimper sur mon dos à l’aide de mon T-Shirt. Nous étions immobilisés sur place, à la fois surpris, impressionnés. J’essayais par, je ne sais quelle magie, de passer inaperçu, nous rendre tous les 3 invisibles. Je ne m’imaginais pas courir à travers la forêt, les petits dans les bras, délesté du gouter pour amadouer la bête. Mais, l’animal, pas très gros au demeurant, ne semblait pas du tout intéressé, ni par nous, ni par nos crêpes, ni par le sucre en poudre. Il est parti comme il est venu, et bien plus tard, nous rigolerons du fait qu’il ne nous avait peut-être même pas vus.
« On s’en va tout de suite dit Romain, encore accroché à mon cou, c’est trop dangereux.»
« Vous avez vu ça, ai-je dit dans un grand sourire, quelle aventure. J’étais fier de ce que nous venions de vivre ensemble, et Florine a juste dit : « ouah, t’as vu ? »
« Un peu plus et on n’avait plus de gouter ! » ai-je ajouté. « Peut-être qu’il voulait aussi des crêpes ! Allez, on est presque arrivé »
Mais Romain ne l’entendait pas comme ça : « j’ai peur tonton, on retourne à la voiture, papa à la chasse, il dit que c’est dangereux les sangliers, ça attaque les chiens, c’est très méchant ! Il y a déjà eu plein d’accidents. »
Je l’écoute et lui dit que le sanglier est parti, visiblement, nous ne l’intéressons pas ; encore quelques mètres et nous serons sur notre plateforme rocheuse, vainqueur de cette grande aventure. Florine prend une branche pour nous défendre, mais ça ne rassure pas vraiment son cousin, il me colle et se retourne au moindre bruit derrière lui.
Le 3 IN 1 nous aide à trouver les causes émotionnelles de nos difficultés à vivre, réduire les stress émotionnels négatifs non résolus qui nous empêchent de vivre pleinement notre vie, de faire de vrais choix conscients.
Nous sommes assis tous les 3 sur notre bout de rocher, nous nous sommes donné la main pour l’ascension, le soleil glisse à travers les branches et maintenant, devant nous, la forêt emporte notre regard jusqu’aux champs plus loin, dans l’horizon. Nous mangeons le gouter bien mérité, nous sommes bien, en cet instant. Nous parlons de notre rencontre impromptue. Je vois bien que Romain est tendu. Il ne profite pas du moment, de ce qu’il mange, de ce qu’il voit. Il est aux aguets.
« Ça va, ne t’inquiète pas, il est parti, il a mieux à faire que de nous attaquer, tu sais » je pose ma main sur son genou. « Tu peux te détendre ». Il sirote sa brique de jus de fruits. Florine ça l’amuse, elle a son bâton près d’elle, ses petits doigts pleins de sucre, croquants dans sa crêpe. « C’est bon ?» Elle hoche la tête. « C’est chouette ici tonton ». Elle est passée à autre chose, elle profite de l’instant présent, oui ça valait le coup de venir jusqu’ici. Je m’adresse à Romain : «Tu sais, on ne le recroisera pas au retour le sanglier, il m’avait l’air pas très gros, et je crois même qu’il a eu un peu peur de nous ». J’essaie de le détendre. Mais, ce qui est encré en nous, continue à vivre. Je sais qu’il a assisté, un jour de retour de chasse, à des scènes marquantes, les chiens blessés, l’animal mort et entendu des paroles qui ont pu l’impressionner : « on l’a traqué toute la matinée, il était coriace, un bestiau comme ça si ça vous fonce dessus ça vous tue. Sur la route, ça vous arrête une voiture … »
Le baromètre des comportements est très utile pour comprendre dans quelle émotion l’enfant est resté coincé à propos de cet évènement, et la récession d’âge nous permet de connaitre l’âge réel de la cause. Parce que rassurer n’est pas suffisant. Au prochain stress similaire, les mesures prises ne survivront pas, et le stress se réactivera de lui-même. Pour désamorcer les causes du problème, nous devons descendre à l’âge où la fusion des émotions a eu lieu, par le biais du test musculaire. Et ainsi, une nouvelle perception du passé est permise, libérée des émotions qui y étaient attachées.
Nous rentrons gentiment par le même chemin. Nous nous tenons la main. Je parle un peu, j’essaye de changer sa perception, j’explique le plus simplement possible ce qui se passe dans notre cerveau, la discussion est animée, chacun citant en grande confiance ces peurs d’enfants. Ils galopent devant moi, pressés de rentrer pour parler de cette grande après-midi d’aventure. Je ne cherche pas à convaincre, je profite du ciel bleu là-haut dans les feuillages, je regarde la vie courir devant moi, et je me félicite de pouvoir moi aussi monter sur mon rocher, prendre de la hauteur sur mes problématiques, et reconnaitre, accepter, dépasser.
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