Brain Gym : bouger pour mieux Apprendre.
– Papa ? J’ai une récitation à apprendre. En entier.
– Ah, tu veux que je t’aide ?
– Non, je la sais presque déjà, je te la récite !
Mon fils cadet me récite sa poésie. Il est question de nuages dans le ciel, et de soleil qui brille.
Ça n’a l’air de rien, mais je vois que ça n’est déjà pas si simple. Sa posture, le tortillement de ces doigts, le rythme de sa voix, ses hésitations, me révèlent les efforts que cela lui demande. Ses yeux se positionnent en haut, vers le ciel, comme s’il recherchait ses mots dans sa tête. Tout son corps s’est mis au service de cet effort, et je mesure tout le travail extraordinaire qui s’effectue en lui pour cet apprentissage. Ça reste difficile tout de même.
– Tiens, tu sais ce que l’on va faire, on va boire un verre d’eau et ensuite, on va apprendre la récitation en marchant. Viens, on va se mettre dans la salle.
Il s’exécute, nous buvons notre verre d’eau, et puis je lui demande de marcher autour de la table.
– Vas-y, lis à haute voix avec ton cahier, et quand tu veux, tu la récites en marchant.
Au bout d’un petit moment, il pose son cahier et marche.
– J’essaie, mais je suis pas sûr !
– Tout va bien, tu as le droit de te tromper, l’exercice est fait pour ça !
Il y va, il se lance, il récite en marchant, il hésite moins. C’est mieux, les doigts ne se tortillent plus, ses yeux restent devant, il implique spontanément son corps, mais c’est encore timide. Il y a un 3ᵉ paragraphe pas facile, le nuage passe devant le soleil, quelques rimes difficiles, ça n’est pas encore acquis. Je l’accompagne, l’écoute et le regarde. Il sent bien que n’est pas encore ça. Cependant, il est bien impliqué.
– Respire bien tranquillement. Tu sais ce que l’on va faire, on va mimer ensemble.
On dessine dans l’air avec nos mains des soleils ronds tout en lisant, des nuages qui passent, on invente, on crée avec notre corps les images écrites en mots sur le cahier. Il marche, tourne autour de la table, utilise ses mains, ses bras, ses jambes sautent par-dessus une rivière, il ne se rend à peine compte qu’il récite, c’est devenu un jeu.
– ça y est, c’est super, tu la sais ta récitation !
– Oui, mais demain, je ne vais pas pouvoir bouger ?
L’inquiétude le regagne
– Demain, dans ta tête, tu imagineras les images et les mouvements que tu as faits ce soir. Entraine-toi, une ou deux fois, ton corps maintenant sait, tu peux créer les images, fais-toi confiance.
Sans le savoir, Gaspard vient de faire du Brain Gym!
La Brain Gym a pour objectif d’aider chacun, enfant, ado ou adulte, à mieux apprendre, écrire, lire, se concentrer, mémoriser ou encore gérer ses émotions avec de petits exercices ludiques à la portée de tous.
La Brain Gym : des mouvements qui aident à apprendre
Né des recherches de Paul Dennison, le brain gym est une série de mouvements simples pour faciliter simultanément la compréhension, la concentration, l’organisation, la communication, l’apprentissage. Enfant, Dennison a, lui aussi, été confronté à des difficultés d’apprentissage. Plus tard, comme professionnel de l’éducation, il s’intéressera aux étudiants rencontrant ces mêmes difficultés. Il travaillera alors avec des orthoptistes et des optométristes comportementaux qui eux faisaient des liens entre l’apprentissage, le corps et les yeux. Il s’aperçoit que des mouvements peuvent être bénéfiques pour la coordination, stimulent les yeux, les mains, les oreilles. Il fait faire ses mouvements dans ses classes, de manière régulière, et constate des résultats positifs. Il crée avec son épouse Gail Dennison, au milieu des années 80, une série de 26 mouvements simples, qu’ils rassemblent en 1986, dans un ouvrage « Brain Gym : Simple Activities for Whole-brain learning » Car selon Dennison « Le mouvement est la clé de l’apprentissage, je bouge, donc je suis ».
Mais, alors, comment cela fonctionne-t-il et que se passe-t-il dans le cerveau ?
Tout d’abord, la Vie est mouvement. Dès la conception, les mouvements et les différentes stimulations permettent la mise en route de la vie. Durant la période embryonnaire, l’appareil sensoriel de l’enfant lui permet la connexion avec ce qui l’environne ; maman, papa, l’environnement proche. Des stimulations riches et variées permettent, au fœtus puis à l’enfant, de développer des connexions cérébrales de plus en plus variées, elles aussi. Plus tard, durant la petite enfance, l’enfant aura encore besoin de mouvements et de sécurité pour explorer le monde qui l’entoure. Il en résultera une plus grande capacité d’adaptation, une meilleure mémorisation, la liberté de choisir, et plus de relations au monde, c’est-à-dire finalement une meilleure acquisition de compétences, en d’autres termes un meilleur apprentissage. Il en est ainsi toute notre vie, de la conception à la mort.
Parfois, en raison de stress qui interférent dans ces apprentissages, des bugs se créent pendant la vie. La peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas réussir, de se tromper, de décevoir ses maitres, sa famille, ses parents, tous ces stress et conflits font qu’apprentissage et douleur sont associés. Des manquements apparaissent, des dyslexies, qui vont entrainer des compensations pour masquer le problème, entrainant à leur tour un supplément d’énergie, un plus d’efforts. Progressivement, épuisée par ces efforts, la personne se créera des limitations, des « je ne suis pas capable de », « ce n’est pas pour moi », « je n’ai jamais été fort en math, en lecture », etc.
Il est donc important de rebrancher les bons circuits, et bonne nouvelle, le cerveau en est capable. C’est là que rentrent en scène les 26 mouvements de Brain Gym. Françoise Tainon et sa méthode Apprentissage Pleine Forme, les a réparties dans les 3 dimensions du cerveau : Avant/Arrière pour le cerveau reptilien, Haut/Bas pour le cerveau limbique, et Droite/Gauche pour le cerveau hémisphère.
Les exercices, effectués de manière régulière, ces exercices sont bénéfiques quel que soit l’âge de la personne. Ils peuvent être pratiqués en séance individuelle avec un accompagnant, ou bien effectués le matin pour démarrer la journée, du travail ou de l’école, avant de s’attaquer aux « devoirs à la maison », pendant un travail prolongé devant un ordinateur, avant de passer une épreuve, ou bien avant de démarrer toutes sortes d’activités, sportives, créatives, écritures, lectures…
L’idée de pouvoir revenir sur des bugs d’apprentissage, de les corriger, et ainsi de modifier l’image de soi est récente. La découverte par les neurosciences de la plasticité du cerveau, associée à une vision holistique, globale de l’être humain, nous amène à de nouvelles perspectives. Grâce à cette capacité du cerveau et aux activités Brain Gym, de nouveaux chemins neuronaux sont possibles. Aidés par des personnes telles que Paul et Gail Dennison, nous pouvons jeter un nouveau regard sur la manière d’apprendre. Mobiliser le corps dans son entier, bouger et verbaliser est désormais reconnu nécessaire pour des apprentissages fluides. De simples gestes, comme boire de l’eau, apportent au cerveau l’énergie et une dynamique nécessaire pour l’apprentissage. Chez les enfants comme chez les adultes, apprendre doit être une activité dénuée de stress, effectuée en sécurité et sans pression. Apprendre, c’est avant tout un plaisir.
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